lundi 2 mai 2016

Les pasteurs acteurs avec les temps

Vidéo n° 2 : Le pasteur selon Luther et Calvin 

avec Marianne CARBONNIER-BURKARD Maître de conférences honoraire à la Faculté de théologie protestante de Paris




Dès 1520, Luther a posé les fondements d’une nouvelle compréhension du clergé en récusant la distinction radicale entre l’ordre ecclésiastique et le monde laïc: « il n’existe entre eux aucune différence, si ce n’est celle de la fonction ». La prêtrise devient un service (ministère) concentré sur la prédication de l’Évangile au troupeau, une fonction « pastorale » donc. Le pasteur exerce une profession comme les autres. Il est recruté par la communauté locale sur ses compétences, sans condition de célibat, et salarié par elle. Vingt ans plus tard, Calvin inscrit ce modèle pastoral, appelé aussi « ministère de la Pa-role », dans le cadre d’une pluralité de « ministères », affectés au « gouvernement de l’Église »: le pasteur partage le pouvoir avec les « anciens », en charge de la « discipli-ne » (l’ordre moral) de l’Église. En France, les premières Églises réformées, clandestines, se sont dotées en 1559 d’une confession de foi et d’une « Discipline » (règlement intérieur) fortement inspirées de Calvin. Avec la tolérance, acquise pour plusieurs décennies en 1598, la stabilisation et l’accroissement des Églises institutionnalisent le métier de pasteur, comme l’indique la tendance à la transmission de père en fils.


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