Les pasteurs acteurs avec les temps
Vidéo n° 2 : Le pasteur selon Luther et Calvin
avec Marianne CARBONNIER-BURKARD Maître de conférences honoraire à la Faculté de théologie protestante de Paris
Dès
1520, Luther a posé les fondements d’une nouvelle compréhension
du clergé en récusant la distinction radicale entre l’ordre
ecclésiastique et le monde laïc: « il n’existe entre eux aucune
différence, si ce n’est celle de la fonction ». La prêtrise
devient un service (ministère) concentré sur la prédication de
l’Évangile
au troupeau, une fonction « pastorale » donc. Le pasteur
exerce une profession comme les autres. Il est recruté par la
communauté locale sur ses compétences, sans condition de célibat,
et salarié par elle. Vingt ans plus tard, Calvin inscrit ce modèle
pastoral, appelé aussi « ministère de la Pa-role »,
dans le cadre d’une pluralité de « ministères »,
affectés au « gouvernement de l’Église »:
le pasteur partage le pouvoir avec les « anciens », en
charge de la « discipli-ne » (l’ordre moral) de
l’Église.
En France, les premières Églises
réformées, clandestines, se sont dotées en 1559 d’une
confession de foi et d’une « Discipline » (règlement
intérieur) fortement inspirées de Calvin. Avec la tolérance,
acquise pour plusieurs décennies en 1598, la stabilisation et
l’accroissement des Églises
institutionnalisent le métier de pasteur, comme l’indique la
tendance à la transmission de père en fils.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire